Sarah Meunier
Photographe de "street art" qui collabore étroitement avec la galerie « graffiti » Lavo // MatiK dans le treizième arrondissement – a réalisé des « portraits de rue » de beaucoup de ces personnes, nos voisins communs, hors tableau, au gré de leur vie quotidienne.
Meunier a réussi à extraire un certain glamour, presque hollywoodien, chez les êtres humains familiers, souvent anonymes, que je croise tous les jours dans l'escalier, dans la rue, au marché, dans les magasins, dans le bus, dans le métro : ceux qui animent les personnages que nous voyons dans les tableaux parisiens.
Sarah Meunier m'a dit qu'elle n'a commencé à faire ces portraits que récemment, après une longue hésitation. Bien qu'elle dise maintenant apprécier la négociation interpersonnelle souvent tendue nécessaire pour réaliser un portrait de rue, en obtenir un ne devient pas vraiment plus facile avec l'expérience. « C'est délicat », dit-elle. « Prendre une photo, c'est comme entrer dans la vie privée de quelqu'un – »
Sarah Meunier utilise le noir et blanc pour son « intemporalité » ; après tout, ce sont des archives publiques.
Sarah Meunier peut aussi photographier discrètement. Elle va ensuite voir la personne et lui montre ce qu'elle a fait – elle dit qu'elle donne la photo à toutes les personnes qu'elle prend en photo. Cette approche du fait accompli est difficile, dit-elle, car bien qu'elle permette de capturer l’absence de conscience de soi qui révèle souvent la beauté d'une personnalité humaine, elle doit « arroser » les gens avec son appareil photo si elle veut avoir une chance de capturer l'expression ou le regard qui révèle vraiment la personne.
By Paul Tracy Danison